Les deux fédérations, algérienne et Française sont elles entrées dans un conflit?

Soucieux de monter la meilleure équipe possible et qui puisse honorer de la meilleure manière qui soit l'Algérie lors du prochain mondial qui aura lieu en Afrique du Sud en juin 2010, le coach, Rabah Saâdane, tente de convaincre les détenteurs de la double nationalité algéro-française en raison de leurs origines algériennes de porter les couleurs nationales lors de ce grand rendez-vous qu’est la Coupe du Monde et où les inconditionnels des Verts souhaitent voir une équipe capable de relever le défi dans leur groupe et tenter de dérocher le billet qualificatif au moins pour le deuxième tour, ce qui serait déjà une bonne  chose pour la sélection nationale.

Saâdane a donc pris attache avec de nombreux joueurs qui évoluent dans certains clubs de la Ligue 1 et 2 française, à l’image de Feghouli (Grenoble), Brahimi (Clermont Foot) et Boudebouz (Sochaux). Et même s’il n’a pas pris attache officiellement avec eux, Saâdane souhaiterait bien avoir dans son équipe les deux stars montantes du grand club français, l’Olympique de Lyon, à savoir Tafer et Belfodhil. Toutefois, et comme il fallait s’y attendre, et mis à part Feghouli et surtout Boudebouz qui ont clairement affiché leur envie de jouer pour l’Algérie, les autre éléments, eux, tergiversent et ne comptent pas pour le moment trancher. Il faut savoir que ces jeunes sentent une certaine pression sur leurs épaules, surtout qu’ils sont considérés aussi comme des valeurs sûres pour les Français et les responsables de la balle ronde française souhaitent les voir choisir de porter le maillot des Bleus, en souhaitant qu’ils ne renient pas leur terre adoptive. Pour le moment, la balance penche plutôt vers la France et c’est pour cette raison que les joueurs ne veulent pas se prononcer, malgré le fait qu’ils aient été officiellement approchés par le sélectionneur national et même par le président de la FAF, Mohamed Raouraoua qui a discuté avec certains d’entre eux. Par ailleurs, l’un d’eux, Brahimi pour ne pas le nommer, a fait une déclaration et son contraire en moins de 24 heures. Ainsi, il a affirmé dans une interview qu’il a accordée à France Football que pour le moment, il ne pense pas à brûler les étapes et qu’il ne donnera pas de suite au sélectionneur de l’EN algérienne, Saâdane, qui l’a contacté officiellement. Il a avoué qu’il pensait répondre plutôt à la convocation de l’EN espoirs française surtout que cette dernière compte le convoquer dans les jours à venir.

Voyant que les responsables de la balle ronde algérienne «tentaient de piétiner leurs plates-bandes», les Français se prêtent à un jeu trouble, en voulant exercer de fortes pressions sur ces joueurs binationaux qu’ils souhaiteraient garder pour eux.

Ils estiment qu’il n’est pas logique que les Algériens bénéficient des fruits de leur formation et leur prennent des joueurs qui ont été formés grâce aux centres de formation connus en hexagone et notamment celui de Clairefontaine qui a vu éclore de nombreux talents et notamment, Hassen Yebda et Mourad Megheni qui avaient remporté  l’Euro des moins de 20 ans, avant de rejoindre depuis une année l’EN algérienne avec laquelle ils ont participé à la dernière CAN en Angola.

Les Français ne veulent surtout pas revivre ce même scénario et perdre d’autres talents au profit de leur pays d’origine, et ce même s’ils n’avaient pas su les garder en temps opportun et ne les avaient pas convoqués en sélection première des Bleus.

Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, qui a été pour beaucoup dans l’adoption d’une loi permettant aux joueurs portant la double nationalité d’opter pour le pays d’origine, même s’ils ont fait partie à un certain moment de leur carrière de la sélection du pays d’adoption, à condition qu’ils n’aient pas dépassé les 25 ans, ne compte pas donc abdiquer et veut faire venir les meilleurs éléments qui pourraient donner un plus à la sélection nationale algérienne.

Cela inquiète sérieusement les Français qui commencent à faire un travail en coulisse pour annuler cette loi appelée communément loi des «Bahamas» en allusion au lieu où a été élaborée cette loi, et qui profite beaucoup plus depuis son élaboration à l’Algérie, qui a bénéficié des services d’Abdoun, Megheni et Yebda en attendant d’autres éléments qui sont ciblés par la Fédération qui désire monter une équipe capable de relever le défi lors des prochaines compétitions internationales à laquelle elle devra participer. En fait, c’est plus à cause de la régression du niveau du football local que la FAF s’est tournée vers les joueurs binationaux qui sont mieux formés et qui ne nécessitent pas beaucoup d’efforts pour être prêts tactiquement, contrairement aux éléments issus du championnat national. Mais il est clair que cela amènera à un bras de fer avec les Français qui se sentent affectés par cette procédure.

Les cas Meriem, Ben Arfa et les autres n’encouragent pas les joueurs

Seulement et même si les Français ne lésinent pas sur les moyens pour engager ces joueurs d’origine maghrébine ou africaine, que ce soit en leur promettant de figurer plus tard en équipe première des Bleus, ou en les menaçant tout simplement de leur créer des problèmes avec leurs clubs respectifs que ce soit en Ligue 1 ou 2 française, ces derniers ne sont pas inquiets. En effet, de plus en plus de jeunes joueurs issus de l’émigration veulent jouer pour l’équipe nationale de leur pays d’origine et surtout l’Algérie en raison des résultats satisfaisants des Verts qui sont qualifiés au prochain Mondial qui se jouera en Afrique du Sud. En effet, le fait que l’Algérie sera présente au pays de Nelson Mandela suscite les convoitises de nombreux joueurs évoluant dans des clubs européens, bien que certains d’entre eux soient plus attirés par l’appât du Mondial, étant donné qu’ils veulent enrichir leur CV personnel pour opter ensuite pour des clubs beaucoup plus prestigieux en Europe.

Toutefois, ce ne sont pas tous les joueurs qui pensent de la même manière et c’est tant mieux pour l’Algérie, puisqu’il y a des joueurs qui veulent vraiment jouer pour l’amour des couleurs et qui sont prêts même à risquer de se faire griller par les Français, comme cela a été le cas avec Ziani, Yahia et Boughera auparavant, alors qu’ils pouvaient bien jouer pour les Bleus. Ces jeunes joueurs savent qu’il n’est pas évident qu’ils réussissent tous comme Zidane et qu’ils risquent de vivre des déboires comme cela a été le cas avec certains joueurs qui ont évolué avec les sélections jeunes françaises, avant qu’ils ne soient mis sur la touche. Cela a été le cas avec l’ancienne star des Girondins de Bordeaux, Kamel Meriem et qui a évolué aussi au club de la principauté, l’AS Monaco, et qui faisait partie de la sélection française et qu’on présentait même comme le successeur numéro un de Zinedine Zidane. Mais, malheureusement pour ce dernier, il a été mis sur la touche par les responsables de la balle ronde française. La même chose s’est répétée avec d’autres joueurs d’origine maghrébine, tel  le Tunisien Ben Arfa qui a été exclu également par l’équipe de France.

Tout cela pousse à réfléchir les jeunes footballeurs issus de l’émigration qui pensent maintenant qu’il vaudrait mieux pour eux jouer pour leur pays d’origine.