Les deux Néerlandaises arrêtées mercredi pour avoir participé à une opération de publicité illégale lors d'un match du Mondial ont été remises en liberté sous caution par un tribunal d'exception à Johannesburg.

Les deux femmes ont versé une caution de 10.000 rands (environ 1.000 euros) et ont dû remettre leur passeport aux autorités, a expliqué à l'AFP le porte-parole de la police Vishnu Naidoo.

Elles ont été inculpées d'infraction à la réglementation sur les droits réservés, que la Fédération internationale de football (Fifa) utilise pour protéger les droits de ses sponsors et partenaires officiels.

Elles sont soupçonnées d'avoir orchestré l'apparition dans un stade du Mondial d'une trentaine de jeunes femmes en mini-robes orange, les couleurs d'un brasseur néerlandais qui n'est pas lié à la Fifa.

Le groupe s'était placé au premier rang lors du match Pays-Bas/Danemark (1-0) lundi à Soccer City et avit attiré l'attention de toute les caméras en chantant et dansant.

Le ministère des affaires étrangères néerlandais a qualifié l'arrestation des deux ressortissantes d'"insensée". Au point qu'un incident diplomatique failli éclater. "C'est insensé qu'une peine de prison plane au-dessus de la tête de deux femmes pour avoir porté des jupes orange dans un stade de football", a réagi mercredi le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Maxime Verhagen. "L'arrestation et l'inculpation sont une réaction disproportionnée", a-t-il ajouté.

Leur arrestation fait suite à une plainte de la Fédération internationale de football (Fifa) pour "publicité clandestine" lors du match Pays-Bas/Danemark lundi à Soccer City. Une trentaine de jeunes femmes accortes s'étaient présentées au stade vêtues de mini-robes orange, offertes par le brasseur néerlandais Bavaria, qui n'est pas un sponsor de la Coupe du monde. Le groupe avait été arrêté et ses membres interrogés par la police pendant plusieurs heures.

LES MILLIARDS DE LA FIFA FONT DEBAT

Les strictes règles de la Fifa - qui a touché plus d'un milliard de dollars de recettes marketing - avaient déjà suscité l'irritation en Afrique du Sud avant le Mondial, notamment chez les vendeurs à la sauvette. Mercredi, la Fifa a été dénoncée lors d'une manifestation de 3.000 personnes à Durban (sud-est), qui ont défilé en scandant "Dehors, la mafia de la Fifa !" "Le gouvernement a pris tout l'argent des contribuables pour la Fifa", s'est emporté l'un des organisateurs de la manifestation, Desmond D'sa. "S'il y a de l'argent pour les stades, il ne devrait pas y avoir de sans-abri et de gens qui vivent dans des bicoques", a renchéri un co-responsable, Allan Murphy.

L'Afrique du Sud, où 43% de la population vit avec moins de deux dollars par jour, a dépensé près de quatre milliards d'euros pour construire et rénover les dix stades, des routes, des aéroports, des dessertes ferroviaires... Parmi les manifestants se trouvaient des centaines de gardes de sécurité privés qui travaillent dans les stades, en conflit avec leur employeur Stallion pour des questions de salaires depuis dimanche.