Sorti sur blessure le week-end dernier contre Rennes (1-1), le milieu de terrain lorientais retrouvera le chemin des terrains d’entraînement en début de semaine prochaine. Le capitaine des Fennecs revient pour France-Soir sur l’engouement sans commune mesure que suscite sa sélection.

France-Soir : A moins de deux mois du début de la Coupe du monde, comment percevez-vous l’engouement que suscite l’équipe d’Algérie ?
Yazid Mansouri : Je me projette doucement vers la Coupe du monde car elle va arriver très vite. Je sens l’engouement et la ferveur qu’il y a autour de l’équipe nationale, je suis conscient qu’il y a une réelle attente de la part des supporteurs, on sait qu’on va être attendu. A nous de faire bonne figure, de nous faire plaisir et de représenter dignement l’Algérie.

Votre sélectionneur, Rabah Saadane, a imputé la défaite face à la Serbie (0-3 match amical le 3 mars dernier) à l’omniprésence du public. Une trop grande pression peut-elle vous inhiber ?
Ce sont des moments exceptionnels dans la carrière d’un footballeur, il faut qu’on parvienne à rendre positive cette pression, savourer chaque moment car ce n’est que du bonus. Si on nous avait dit cela avant la première phase éliminatoire où nous étions dans le groupe du Sénégal puis ensuite dans celui de l’Egypte, on aurait signé sans réfléchir. On est qualifié, on est très fier d’y être car nous avons dû batailler. A nous de confirmer notre stabilité ainsi que notre montée en puissance, comme on a pu le démontrer lors de la Coupe d’Afrique des Nations.

Vous êtes le capitaine d’une sélection jeune. Mettez-vous en garde vos coéquipiers qui peuvent s’attacher à des éléments extérieurs comme on a pu le voir lors de la demi-finale de la CAN (défaite 0-4 où l’Algérie a terminé la rencontre à huit) ?
On va se dire les choses, nous avons tout à gagner dans cette compétition car nous sommes « le petit poucet ». Notre pays est un revenant, l’Algérie ne s’était plus qualifiée pour une phase finale de Coupe du monde depuis 1986. Les autres équipes (Angleterre, Etats-Unis et Slovénie) vont nous sous-estimer. On va jouer crânement notre chance, nous savons que nous avons la possibilité de faire quelque chose dans la compétition.

En Algérie, l’engouement dépasse la cadre sportif…
On a procuré beaucoup de joie et beaucoup de bonheur à tout un peuple, on en est très fier. A présent, on espère poursuivre dans cette dynamique car la Coupe du monde arrive et les gens n’attendent que ça. On va essayer de continuer à donner du bonheur à notre public en donnant le maximum et en étant compétitif comme on l’a été lors de nos dernières sorties.

Quel souvenir gardez-vous de votre retour à Alger où vous avez défilé devant des centaines de milliers de personnes ?
C’est un moment qui restera à tout jamais gravé dans ma mémoire, on l’a dit et répété notre qualification a été comparée à l’indépendance. Cela reste un moment fort et inoubliable pour un footballeur, cela est magnifique et j’espère qu’on aura le droit à un bel accueil à notre retour de la Coupe du monde.

La passion du public peut parfois avoir des effets négatifs, vous en avez fait l’amère expérience au Caire (le bus de la délégation algérienne a essuyé des jets de pierre lors de son transport au stade)…
Il ne faut pas tout mélanger, cela reste du sport. On va donner le maximum sans nous mettre de pression supplémentaire, même s’il y a des adversaires on va avant tout se concentrer sur nous en essayant de voir comment se comportent les troupes. Il nous faudra faire abstraction de tout ce qui se passe autour et ne surtout pas s’attarder sur ce genre de détails car cela est nuisible au groupe.