Bougherra : "On ne peut pas jouer contre deux adversaires"

bougherra saadaneLe défenseur algérien des Glasgow Rangers admet avec lucidité que les Fennecs ont encore des progrès à faire. Mais l’arbitrage de la demi-finale perdue face à l’Egypte continue de le contrarier…

 

Jeuneafrique.com : L’Algérie a terminé troisième de cette CAN en Angola, en montrant des visages très différents d’un match à un autre…
Madjid Bougherra : Oui, on peut résumer notre compétition ainsi. Face au Malawi (0-3) en match d’ouverture, nous n’avons pas joué. Il faisait une chaleur étouffante, et physiquement, rien ne répondait. Contre le Mali (1-0), on a montré un autre visage. Cela n’avait rien à voir. Et face à l’Angola (0-0), il fallait tenir un résultat, ce que nous avons réussi…

Mais à quel prix ! Ce match a tout de même laissé un drôle de goût, tellement les deux équipes ont peu joué…
Les vingt dernières minutes, d’accord. Mais avant, nous avions eu quelques occasions. Et puis, il ne fallait pas prendre trop de risques à partir du moment où nous connaissions le résultat du Mali face au Malawi.

Lors du premier tour, une partie de la presse algérienne s’est montrée très dure à l’égard de la sélection. Comment avez-vous vécu ces critiques ?
Moi, j’accepte les critiques. Le problème, c’est qu’elles étaient faites pour déstabiliser le groupe et notre sélectionneur (NDLR : Rabah Sâadane). Et certains journalistes algériens avaient tendance à oublier que nous sommes une équipe jeune, qui disputait son premier grand tournoi.

Le quart de finale contre la Côte d’Ivoire (3-2) peut-il être considéré comme un match de référence ?
Oui, car nous avons produit du jeu, et même quand nous étions menés, le groupe a trouvé les ressources physiques et mentales pour aller chercher la qualification.

Comment expliquez-vous le naufrage face à l’Egypte (0-4) en demi-finale ?
L’Egypte est une très bonne équipe, et son collectif est meilleur que le nôtre. Mais ce jour là, nous avions deux adversaires : les Egyptiens et l’arbitre (Ndlr : le Béninois Koffi Codjia). Et on ne peut pas jouer contre deux adversaires. Il expulse trois joueurs algériens, siffle un penalty douteux, et  multiplie les erreurs. C’était mission impossible. L’arbitre a tout faussé.

Oui, mais l’expulsion de Belhadj, qui a complètement pété les plombs, ne se discute guère…
C’était une accumulation, et cela l’a rendu nerveux.

Vous pensez comme certains de vos compatriotes qu’on vous a fait payer l’élimination de l’Egypte de la Coupe du Monde ?
Moi, j’ai ressenti cet arbitrage comme une punition. Je n’avais jamais vu un tel arbitre. Ce comportement n’était pas normal.

La coupe du monde débute dans un peu plus de quatre mois. Et l’Algérie a encore des progrès à faire…
Bien sûr. Il y a des progrès à faire. On doit parvenir à rester calmes, à mieux se réorganiser quand nous sommes menés. Cette CAN nous a apporté pas mal d’expérience. Il nous reste quelques matchs amicaux pour améliorer certaines choses avant la Coupe du Monde…