L'Algérie, éliminée du Mondial-2010 au terme d'un parcours honorable, a payé son manque d'expérience et de joueurs de calibre international, deux carences rédhibitoires pour espérer accéder aux huitièmes de finale.

"Après la CAN (où l'Algérie a pris la 3e place en janvier), on a dressé le bilan que nous avions 13-14 joueurs de bon niveau mais pas de banc. On a donc ramené des jeunes", expliquait le sélectionneur Rabah Saâdane à son arrivée en Afrique du Sud.

Partagé entre ce constat et l'envie de relever le niveau global de sa sélection, Saâdane, qui n'a cessé de répéter qu'il travaillait aussi en vue du Mondial-2014, a fait le choix d'ouvrir son groupe au maximum et d'aller puiser dans le riche vivier des bi-nationaux (Franco-Algériens).

Dans l'équipe-type actuelle, seuls Bougherra, Yahia, Halliche, Belhadj et Yedba, c'est-à-dire le système défensif, sont des rescapés du match de barrages houleux remporté face à l'Egypte (1-0) en novembre à Khartoum.

Avec moins de dix sélections cumulées avant le premier match, pouvait-on demander à Bellaïd, Medjani, Boudebouz, Kadir, Lacen, qui représentent tous indiscutablement l'avenir des Verts, de devenir en quelques semaines des leaders de vestiaires et de terrain ?

Dans sa quête éperdue de densification, Rabah Saâdane a cependant échoué à trouver le buteur dont il rêvait, celui qui concrétiserait la domination technique de son milieu de terrain et serait implacable face au but adverse.
Car passé le premier match, perdu face à la Slovénie (0-1), lors duquel la peur les a fait déjouer, les Verts ont présenté un profil agréable et fait jeu égal avec leurs adversaires les plus prestigieux, notamment l'Angleterre (0-0) le 18 juin au Cap.

Mais ils ont aussi singulièrement manqué de poids offensif, ne marquant finalement pas le moindre but dans le tournoi (défaite 1-0 face aux Etats-Unis lors du 3e match)

Pour autant, les Fennecs, de retour à ce niveau pour la première fois depuis 1986, avaient-ils les moyens de devenir champions du monde ?

Raisonnablement, non. Pourtant, l'équipe s'est mis une forte pression sur les épaules, au point parfois de se renier, de se raidir avec l'extérieur et de se couper d'un peuple qui ne demandait qu'à faire la fête et sait transmettre une énergie autant mobilisatrice que destructrice.

Avec ou sans Rabah Saâdane, qui pourrait s'arrêter là, l'Algérie est cependant consciente de ses faiblesses, et elle s'est retroussé les manches.