Youssef El-Arabi (Maroc) « Le match face à l’Algérie sera le match à ne pas rater ! »

 

 Youssef El-Arabi, n’est autres que la nouvelle perle du stade Malherbe de Caen et de l’équipe nationale Marocaine. Cet attaquant qui vient du Futsal, où il a fait l’essentiel de son cursus footballistique, est la nouvelle coqueluche des supporters Normand du stade Michel D’Ornano de Caen. Comment pourrait-il en être autrement puisque Youssef El-Arabi , qui avait fait une saison exceptionnelle l’an passé en ligue 2, est en train de récidiver cette année en ligue 1,puisqu’il est impliqué dans 75 % des buts caennais depuis le début du championnat.

Youssef El-Arabi a accepté de nous accorder une interview pour parler de son ascension fulgurante dans le monde du football et surtout de la prochaine double confrontation Algérie-Maroc, dont il sera surement l’un des acteurs vedette, en toute simplicité et en toute décontraction.

 

Le Temps : Salam Aleykoum Youssef El-Arabi, vous faites un début de saison tonitruant avec le Stade Malherbe de Caen, avec cinq buts inscrit.  Votre coach, Franck Dumas, ne doit pas regretter de vous avoir fait confiance l’an passé ?

Youssef El-Arabi : Aleykoum Salam .C’est vrai que je dois beaucoup à mon entraîneur, Franck Dumas, qui l’année dernière, en ligue 2, a fait le pari de la jeunesse, et m’a fait confiance. Je pense qu’en réalisant le parcours que j’ai réalisé la saison précédente en ligue 2, et cette année en ligue 1 je lui prouve qu’il a eu raison de me donner cette chance. Je ne l’ai pas trahi.

Le Temps : Vous êtes, cette année, le chouchou de la presse spécialisée, qui vous annonce partout. On dit que vous avez l’embarras du choix pour choisir un club pour la prochaine saison. Quel est le club qui vous fait rêver Youssef El-Arabi ?

Youssef El-Arabi : Avant tout, je trouve flatteur que des sites spécialisés dans le mercato citent mon nom pour dire que je suis dans le viseur de tel ou tel grand club .Cela m’encourage à travailler plus encore. Pour répondre à votre question maintenant, il ya deux championnats qui me font rêver : l’Angleterre et l’Espagne.

Le Temps : Si vous continuez à avoir ce rendement, on se doute bien que le Stade Malherbe de Caen aura du mal à vous retenir la saison prochaine. Préféreriez-vous faire une saison de transition dans un grand club Français avant de partir pour l’étranger ou alors tenter directement l’aventure à l’étranger ?

Youssef El-Arabi : Honnêtement, bien que je n’en sois pas encore là, je prendrais plutôt l’option d’un grand club Français avant de partir vers l’étranger, ne serait ce que pour m’aguerrir un peu, connaitre l’ambiance d’une grosse cylindrée du football Français et accumuler de l’expérience en  jouant la ligue des champions par exemple.

Le Temps : Votre histoire est intéressante, un vrai conte de fée comme il n’en existe que dans le football, puisque vous venez du futsal et vous avez été repéré sur le tard alors que vous jouiez au futsal. Le passage du futsal au football en plein air à onze n’a-t-elle pas été trop difficile pour vous ?

Youssef El-Arabi : Au contraire, le futsal a été une superbe école pour moi, et hormis des petites difficultés d’adaptations au début, je n’ai tiré que des avantages du futsal. J’ai commencé le futsal très jeune et cela m’a beaucoup apporté notamment dans la technique, le jeu dans un petit périmètre, sur toutes les surfaces et tout le revêtement et surtout le fait de ne pas hésiter à tirer au but dans toutes les positions dès que l’occasion se présente.

Le Temps : Nous avons souligné précédemment dans cette interview, votre bon début de saison sur le plan personnel, mais même sur un plan plus général, votre club Caen, un promu, fait un bon début de saison en Ligue 1(11ème à 6 points du leader Rennes), alors que l’équipe reste quand même à forte coloration Ligue 2. Comment analysez-vous cela ?

Youssef El-Arabi : Je pense que c’est le fait que notre entraîneur, Franck Dumas, ai décidé de ne recruter que 4 nouveaux joueurs, à des postes clés et de refaire confiance à notre groupe qui avait fait une saison quasi sans faute l’année dernière en ligue 2, qui a fait la différence. Nous continuons de surfer sur cette dynamique de la victoire qui vient de la saison passée.

Vous ajoutez à cela le fait que le groupe est jeune, ambitieux et que question cohésion, on se trouve les yeux fermés sur le terrain, et vous avez la recette de notre réussite actuelle, qui je l’espère, continuera le plus longtemps possible.

Le Temps : Vous êtes né en France et vous avez donc la double nationalité Française et Marocaine .Comment s’est fait votre choix pour les Lions de l’Atlas Marocains au détriment des bleus de France ?

Youssef El-Arabi : Etant depuis ma plus tendre enfance, supporter des Lions de l’Atlas, le choix a été rapide .Le Maroc, ce sont mes racines, je n’ai pas hésité une seconde car je me considère plus comme « weld el bled ». En plus sportivement ça à l’air d’aller mieux, les résultats sont de nouveau au rendez vous et notre nouvel entraîneur Eric Gerets, n’est plus à présenter.

Le Temps : N’avez-vous pas eu peur de vous « griller » en choisissant directement le Maroc comme vous l’avez fait, et cela à l’aube de votre carrière, alors que les agents conseillent généralement, aux jeunes  joueurs Maghrébins, de ne pas se déclarer pour leur pays d’origine, avant d’avoir signer un contrat en béton pour un grand club ?

Youssef El-Arabi : Moi je pense au contraire, que lorsqu’on est bon, on fini toujours par signer dans un grand club. De plus, aucun motif ne  justifie que l’on tourne le dos à l’appel de son pays.

Le Temps : Vous êtes le petit nouveau au sein des Lions de l’Atlas. Comment s’est passée votre intégration ?

Youssef El-Arabi : Franchement, impeccable, rien à dire. J’ai été agréablement surpris car on m’avait dressé un tableau tellement noir des conditions en équipe du Maroc et j’ai pu constater que ce n’était que des racontars. Depuis mon arrivée jusqu’à mon départ, j’ai évolué dans un environnement professionnel où je n’ai manqué de rien. Mon job en sélection sera de travailler dur à l’entraînement pour essayer de gagner ma place inchallah.

Le Temps : Qu’en est-il des « clans » en équipe du Maroc, des problèmes entre expatriés, locaux, francophones, arabophones, Néerlandophones et Berbérophones, info ou intox ?

Youssef El-Arabi : Honnêtement, et sans langue de bois aucune, je n’ai rien remarqué de tout cela. C’est vrai qu’en ce qui me concerne par exemple, j’ai plus d’affinités avec un joueur Marocain de France, culturellement, pour tout ce qui concerne le temps libre, mais ça ne m’empêche pas de plaisanter avec des joueurs locaux pas de problèmes. De toutes les façons, dès qu’il s’agit du travail de préparation du match, c’est l’union sacré pour défendre les couleurs d’El Watan.

Le Temps : Maintenant si vous le voulez bien, on va parler du prochain match Algérie-Maroc, match comptant pour les éliminatoires de la CAN 2012, et qui aura lieu le 25 Mars prochain. Comment appréhendez-vous ce match ?

Youssef El-Arabi : Franchement, depuis le tirage au sort de cette poule, que ce soit au Maroc, ou même dans tous les quartiers de France, on n’entend parler que de ce match. Des deux côtés, je pense, la pression est énorme. C’est le match qu’il ne faudra pas  rater !

Ce match, c’est le match de l’année et je pense que, même à la télévision, l’audimat va exploser. Je pense que ce match sera plus regardé que la finale de la Ligue des Champions Européenne. (Rires)

Le Temps : Un dernier mot ?

Youssef El-Arabi : Je voudrais faire une dédicace à tous les Maghrébins en général, Marocains, Algériens et Tunisiens .Concernant le match Algérie Maroc,que le meilleur gagne ! J’espère que ce match  sera une fête sur le terrain et en tribune inchallah et que le fair play règnera .Etant Chleuh (berbère du Maroc) moi-même, je voudrais faire un salut particulier à tous les Chleuh du monde.

Interview réalisée par Mohamed BOUGUERRA