Dans les coulisses de « l’AFTER FOOT » sur RMC

L’AFTER FOOT, est l’émission phare de la Radio Française RMC, et même du groupe Next Radio TV tout entier. Ce talk show radio, qui analyse les matchs dès le coup de sifflet final, sans langue de bois et sans complaisance aucune, a, comme particularité, d’ouvrir aussi le micro aux supporters des deux camps. L’After, comme l’appellent les habitués,  est en train de devenir un véritable phénomène de société en France, et son style de débat, avec des analyses« au vitriol », sans tabous et sans compromis, fait exploser l’audimat ; faisant apparaitre une multitude de copies de l’émission dans les radios concurrentes, au style ,soit vieillissant « Saccomanien »(Eugène Saccomano), ou soit pseudo moderne « Lizarazien »(Bixente Lizarazu).

Chez nous aussi, en Algérie, grâce à internet et au podcast, l’émission, qui parle souvent de notre équipe nationale et de ses joueurs, est en train de faire un tabac. Gilbert Brisbois, rédacteur en chef sport de RMC, créateur et Co-présentateur de l’AFTER, avec le sulfureux Daniel Riolot, nous a reçu le temps d’une émission, et a gentiment accepté de répondre à nos questions. Nous avons découvert un homme, très au fait du football Algérien et qui manage une équipe très dynamique qu’il appelle affectueusement la « dream team ».

Gilbert Bribois : « L’Algérie pour moi c’est Dahleb régalant le public du PSG hier et Boudebouz régalant celui de Sochaux aujourd’hui. »

Le Temps : Bonsoir Gilbert, vous êtes le créateur de cette émission. Comment vous est venue l’idée de l’After foot ?

Gilbert Brisbois : Pour vous dire la vérité, je n’ai rien inventé de révolutionnaire, car, si en France, cette émission était une première, en Europe du sud, notamment en Espagne et en Italie, ce genre d’émissions télé ou radio, qui analysent à chaud, les matchs autour d’une table, jusqu’à une heure, voir deux heure du matin, est monnaie courante. Lors de mes déplacements en Espagne, j’avais trouvé le concept intéressant et original, j’ai soumis l’idée à ma direction qui a dit banco. Au départ l’After n’avait lieu que les soirs de grands matchs, puis, le succès arrivant, elle est très vite devenue quotidienne. Aujourd’hui l’After c’est tous les jours entre 22h et minuit, et la dream team RMC composée de mon compère Daniel Riolo, Rolland Courbis et Jean Michel Larque et moi, on s’éclate.

Le Temps : Qu’avez-vous à répondre à vos détracteur qui disent qu’en gros l’After c’est du niveau des analyses du café du commerce ?

Gilbert Brisbois : Le café du commerce, c’est l’argument choc des antis After. L’argument de « l’intelligencia » du football. Pourquoi ? Parce que nous donnons le micro aux supporters pour qu’ils analysent le match à nos côtés et donnent leur avis. Un crime de lèse-majesté pour certaines personnes qui pensent qu’il faut avoir 15 ans de journalisme derrière soi pour commenter le football. C’est complètement idiot car beaucoup de supporters, connaissent mieux le football que certains pseudos spécialistes.

Le Temps : Les auditeurs ont tout de suite adhéré à l’After foot. Pourquoi ce concept marche t’il autant selon vous ?

Gilbert Brisbois : La mayonnaise a tout de suite pris avec les auditeurs, parce que le concept est novateur. Nous avons mis de côté toute la langue de bois et les us et coutumes du football Français, pour aller à l’essentiel. Lorsqu’un joueur, entraîneur, président de club ou un dirigeant du football est mauvais, on le dit un point c’est tout. Et lorsqu’on fait une interview, on n’hésite pas à poser les questions qui fâchent, pas par plaisir ou amour de la polémique non, mais lorsque l’actualité l’exige.

Le Temps : Lorsqu’on se souvient de moments mémorables de l’After, où certains joueurs sont passé sur le grill lors d’interviews, n’avez-vous pas peur que le monde du football boycotte l’émission pour ne pas subir le même sort ?

Gilbert Brisbois : Honnêtement, je me fiche des états d’âmes de certains. Nous, nous analysons objectivement et en notre âme et conscience les différentes performances de chacun sur le terrain. Lorsqu’on dit c’est bon ou c’est mauvais, on argumente toujours le « pourquoi », statistiques à l’appui, et si le joueur n’est pas content, c’est son problème. Libre à lui de ne pas nous parler, mais ça ne changera rien à l’analyse que l’on aura fait de son jeu. Chez nous il n’y a aucune méchanceté contre qui que ce soit et surtout rien de personnel.

Le Temps : De plus, avec la popularité de l’After, l’émission devient incontournable, ne serait ce que pour améliorer son image, voir passer un message. Qu’en pensez-vous ?

Gilbert Brisbois : C’est vrai que l’After fait partie du paysage du football Français. Mais, en dehors de ça, le concept de l’émission est intéressant car la personne qu’on critique, peut décrocher son téléphone et nous répondre en direct. Jean Michel Aulas, le président de l’Olympique Lyonnais, par exemple, n’était pas fan de l’After au début, mais aujourd’hui, il appelle pour démentir ou apporter des précisions en direct, quasiment à chaque fois qu’il est mis en cause.

Le Temps : Votre radio, RMC, n’a-t-elle jamais subi des pressions de personnes influentes du football Français, suite à des déclarations explosives de votre acolyte Daniel Riolo, qui n’hésite pas à mettre un coup de pied dans la fourmilière chaque fois qu’il en a l’occasion.

Gilbert Brisbois : Non jamais, et je ne pense pas que cela arrive un jour car même si on dérange certaines personnes, le football Français ne peut pas se passer des radios en général et de l’After en particulier, comme vecteur de promotion et de développement du football. Quant à Daniel (Riolo), il est dur parfois mais juste. Ce soir, il a trouvé Sessegnon mauvais (match Paris SG- Borussia Dortmund) et il l’a dit en argumentant c’est tout.

Le Temps : Avez-vous souvenir dans l’After, d’un gros clash qui aurait secoué l’émission, ou d’une personnalité du football qui aurait décidé de boycotter l’émission.

Gilbert Brisbois : Honnêtement non. En général lorsqu’un joueur n’est pas content, il nous appelle et on s’explique calmement au téléphone en lui disant que nous sommes là pour poser des questions intéressantes et non pas le sempiternel, « le plus important c’est les trois points ». Concernant le boycott de l’émission, seul l’ancien sélectionneur des Bleus, Raymond Domenech, avait décidé de nous boycotter car il n’était pas d’accord avec nos analyses concernant sa gestion, son travail et son comportement. Le temps nous a donné raison c’est tout ce que je peux dire

Le Temps : L’After a été la première grande émission d’une grande radio généraliste du paysage audiovisuel Français, à parler du football Africain. Comment y êtes vous venu ?

Gilbert Brisbois : Et bien c’est très simple, l’After a beaucoup d’auditeurs d’origine maghrébine ou africaine, nous savions que parler du football Africain les intéresseraient. Et puis c’était aussi un moyen de les remercier de leur fidélité à l’émission. De plus, j’aime le football Africain, c’est un football où il se passe toujours quelque chose, et où il y a toujours anecdotes qui collent parfaitement à l’esprit de l’émission.

Le Temps : Plus précisément, en temps qu’Algériens, nous avons pu suivre toute l’épopée de nos Verts sur votre antenne…

Gilbert Brisbois : Oui c’était très sympa, même si notre liberté de ton n’a pas toujours plu à certains supporters Algériens.

Le Temps : Que voulez-vous dire ?

Gilbert Brisbois : Tout simplement que certains supporters Algériens voyaient leur équipe trop belle avant le mondial et n’ont pas accepté nos commentaires qui disaientt que le gardien Chaouchi était un mauvais gardien et que c’était une équipe sans vrai buteur .Nous avons reçu beaucoup de mails et d’appel de gens qui ne partageaient pas notre avis, pourtant encore, le temps nous a donné raison.

Le Temps : Saviez vous que l’After est très suivie en Algérie, notamment grâce à internet et au podcast, et que vos interviews de joueurs Algériens sont souvent reprises dans la presse ou les sites spécialisés ?

Gilbert Brisbois : Oui je sais que l’émission est très populaire en Algérie car nous recevons énormément de mails venant de votre pays et ça nous fait vraiment plaisir.

Le Temps : Gilbert, vous qui étiez à la CAN en Angola, et qui avez suivi de près la dernière coupe du monde. Selon vous, qu’est ce qui n’a pas été dans le parcours de l’Algérie ?

Gilbert Brisbois : Pour vous parler franchement, l’erreur, c’est au lendemain d’Algérie Egypte au Soudan que vous l’avez commise. Rabah Saadane, qui venait d’obtenir une qualification au panache, aurait du sortir par la grande porte et être remercier en étant nommé directeur technique national, super conseillé au ministère de la jeunesse et des sports ou à la fédération, et se retirer des terrains au profit d’un entraîneur « mercenaire » qui a de la bouteille et qui est habitué à préparer un mondial en six mois clé en main. Un type du genre Troussier, Le Roy ou encore Scolari. Un entraîneur qui aurait eu le charisme et l’ora pour mettre de la discipline et virer si nécessaire pour instaurer de la rigueur. J’étais au match Algérie-Malawi, et je peux vous dire que ça manquait de rigueur.

Le Temps : Nous affrontons le Maroc en mars prochain. Comment voyez-vous ce derby maghrebin ?

Gilbert Brisbois : Ce match va sentir la poudre mais honnêtement, même si l’Algérie n’est pas au mieux en ce moment, ce match ça sera du 50/50. Avantage au Maroc en ce qui concerne le volet offensif et avantage à l’Algérie sur le plan défensif. J’étais au stade de Casablanca il ya deux semaine pour regarder jouer le WAC, et je peux vous dire que le Maroc a un énorme problème de gardien de but.

Le Temps : Quel est votre joueur Algérien préféré ?

Gilbert Brisbois : Et bien, je ne vais pas vous donner une mais trois réponses. L’Algérie pour moi c’est Dahleb régalant le public du PSG hier et Boudebouz régalant celui de Sochaux aujourd’hui. Toutefois je voudrais donner un prix spécial à Salah Assad, que j’ai beaucoup admiré sur son aile gauche, devant ma télé étant enfant.

Le Temps : Dernière question, le meilleur « client » en interview, comme on dit dans le jargon journalistique, chez les footballeurs Algériens ?

Gilbert Brisbois : Sans hésitation, Rafik Saifi

Le Temps : Merci Gilbert de nous avoir reçu, longue vie à l’After et ne changez rien.

Gilbert Brisbois : Merci à vous et bonjour à tous les Algérien

Entretien effectué par Mohamed BOUGUERRA

 

LE MOULOUDIA D’ALGER DANS LES ECRANS DE CONTRÔLE DE RMC

 

 Le studio de RMC ne ressemble pas à un studio traditionnel d’une radio mais au cockpit d’un vaisseau spatial. Le studio, sombre, est éclairé par 6 écrans plasma, qui diffusent tous un match différent. Parmis ces matchs, un écran diffuse le match de coupe de l’UNAF, Al Ittihad de Tripoli- MC Alger La régie semble être sortie de Star trek ou de la guerre des étoiles tant il ya de boutons et d’éclairage. Il y a même un gyrophare bleu que le réalisateur actionne lorsqu’il veut attirer l’attention de Gilbert brisbois, qui se trouve de l’autre côté de la vitre. Gilbert Brisbois qui a, a porté de main, les télécommandes  qui contrôlent les écrans de contrôle, mais aussi deux ordinateurs et son Ipad.