Raouraoua : "Ce n’est pas la fin du monde si on ne va pas à la CAN 2012"
 
Mohamed Raouraoua, le président de la FAF, ne mâche pas ses mots
Le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, s’est exprimé sur l’actualité de l’heure en marge de la cérémonie organisée par le quotidien Echourouk en l’honneur de notre confrère Hafid Derradji, journaliste à Al Jazeera.

Le premier responsable du football algérien s’est longuement attardé sur le match de dimanche dernier, perdu 0-2 par les Verts face à la République centrafricaine. "J’ai trouvé très durs les commentaires qui ont suivi la rencontre. Il fallait être à Bangui pour mesurer le caractère de la situation que le groupe a vécu sur place. Les conditions climatiques, d’hébergement, de séjour et même le déroulement (l’organisation) de la partie n’étaient pas aisés", a-t-il souligné. Mohamed Raouraoua a ajouté : "Ce n’est pas la fin du monde, si on ne va pas à la CAN 2012. On continuera à travailler pour décrocher une seconde qualification à la Coupe du monde 2014. Ces joueurs, doit-on les enterrer après cette contre-performance ?" Et de poursuivre : "Hier, la presse les a montés au ciel et aujourd’hui elle est sans pitié avec eux. Possède-t-on d’autres solutions de rechange pour faire face aux prochains matches ?"

Il ne perd pas espoir de voir les joueurs redresser la situation lors des futures sorties, "il reste 12 points en jeu et notre équipe est capable de les engranger". Il a saisi l’opportunité de la présence des journalistes dans la salle pour renouveler sa confiance au sélectionneur Abdelhak Benchikha : "Nous continuons à faire confiance aux cadres locaux et des voix s’élèvent ici et là pour remettre en cause ce choix à travers de fausses informations. Le produit local joue une carte importante à travers la personne de Abdelhak Benchikha. Si cette option échoue, ce sont les techniciens locaux qui seront perdants." Ces propos, très significatifs, des intentions du président vis-à-vis de la question du maintien ou non de Abdelhak Benchikha signifient que la piste de l’entraîneur étranger n’est pas à l’ordre du jour. Sur ce chapitre, il tonne : "Quand la fédération a fait appel à Georges Leekens, beaucoup se sont offusqués. Aujourd’hui, des coaches étrangers exercent au niveau des clubs et personne ne trouve à redire."

Dans la foulée, il a révélé : "Nous sommes en train de chercher à comprendre les raisons de nos échecs. Les U 17 étaient regroupés depuis un an et demi et ils ont été éliminés, dès leur premier match, par le Gabon. Nous comptons plus de 1500 clubs, organisons 3000 matches par semaine et nous ne parvenons pas à franchir les écueils des tours éliminatoires. Le moment est venu de nous poser des questions. Avons-nous fait les bons choix, pris les bonnes décisions concernant le choix de l’encadrement et des joueurs ? Ce volet sera pris en charge par des experts et des techniciens qui nous situeront sur toutes ces questions." Au sujet de la santé financière de la FAF, Mohamed Raouraoua, annonce : "Nous possédons, environ, 150 millards, dans nos comptes. La subvention annuelle de la tutelle est de l’ordre de 35 milliards et elle ne couvre que 6 mois d’exercice. Une fédération voisine reçoit 200 milliards de sa tutelle. Autre chose, la ligue française a vendu les droits à une chaîne cryptée (Canal +) pour plus de 600 millions d’euros. Nous, la télévision a fait un gros effort et nous a donné 3 millions d’euros. Nous sommes très loin au niveau des moyens."

Le président de la FAF s’est exprimé sur le dossier des 28 clubs de la Division nationale amateurs (DNA) qui ont déclenché un mouvement de grève et refusent de prendre part à la compétition "tant que la fédération n’acceptera de faire accéder deux clubs en nationale Une à la fin de la saison", dixit un dirigeant du groupe des 28. Mohamed Raouraoua s’est montré ferme sur cette question. "Chacun assumera ses responsabilités. Si vendredi, les clubs de la DNA campent sur leurs positions, la fédération prendra la décision qu’il faut, et ce, lors de la prochaine réunion du bureau fédéral. Ces présidents menacent d’aller au TAS. Pourquoi pas au Tribunal pénal international (TPI) ?"