« Le championnat écossais est respectable »

 

Le défenseur central Ismael Bouzid (27 ans) ne fait pas comme les autres. Il est né à Nancy mais a fait sa formation à Metz. Jeune, il s’est exilé à Berlin mais à l’Union. Bien installé en Premier League écossaise, il rêve de soulever un trophée sans jouer au Celtic ni aux Rangers. Pas si fou que ça.

Le Celtic et les Rangers déplumés, c’est l’année ou jamais pour un troisième larron ?
Franchement, c’est ce que je pense depuis le début du championnat. Nos dirigeants ont assuré au niveau du recrutement. L’an dernier, on avait un manque offensif qui a été comblé avec deux internationaux, un Écossais de très grande taille et un Irlandais. Il y a quelques blessés qui reviennent aussi. Maintenant que cette lacune est corrigée, il faudra rester sérieux défensivement. Si on combine les deux aspects, on peut devenir un concurrent sérieux pour les deux clubs de Glasgow.

Le Celtic battu à domicile par Hearts, ça ne relève plus du fantasme ?
Ce n’est pas impossible. L’an dernier, on a battu le Celtic à deux reprises donc on a toutes nos chances. Ce sera du 50-50. On respecte ce club mais on n’en a pas peur. Ils ne font pas un super début de saison avec leur élimination européenne précoce. Cette année, ils ont des failles. Jim Jeffries, le manager, a remporté la Coupe avec le club il y a quelques années. Il avait deux Français dans l’équipe, Adam et Gilles Rousset, il nous parle parfois de cette belle époque. Reste que le Celtic à domicile reste un gros club européen et que son stade impressionnant peut jouer un rôle dans le résultat d’un match.

Le championnat d’Écosse ne serait plus bipolaire ?
Disons que le niveau s’est resserré. Aujourd’hui, c’est un championnat respectable. Il y a deux ou trois ans, tu étais certain d’en ramasser quelques-unes et de passer un sale après-midi à Celtic Park. J’ai été surpris qu’on les accroche l’an passé. Y a franchement moyen de les accrocher mails il faut rester à notre place et garder les pieds sur terre avant le coup d’envoi. En tout cas, ça sera marrant et plaisant de passer quatre-vingt-dix minutes dans cette merveilleuse ambiance.

Le début de saison des Hearts est-il satisfaisant ?
Dans le jeu, j’ai senti un plus par rapport à l’an passé. Malheureusement, j’étais suspendu pour le premier match et l’on a fait 1-1 chez nous. Ensuite, on remporte une belle victoire (4-0) en déplacement mais on ne confirme pas. A la troisième journée, on mène 1-0 contre Dundee qui a fini troisième du dernier championnat mais ils ont égalisé à cinq minutes de la fin. C’est rageant.

Est-ce que tu as l’impression de jouer en Europe de l’Est ?
Depuis que le club a été racheté par un Lituanien, ses compatriotes sont nombreux à tous les niveaux : l’administration, le manager, l’entraîneur des gardiens et beaucoup de joueurs. Personne ne s’en offusque : si demain un Espagnol reprend un club français, on trouvera logique qu’il s’entoure de personnes qu’il connait. Et le plus important, c’est que l’ambiance reste écossaise, traditionnelle.

Mardi, l’Écosse a attendu la 97e minute pour taper le Liechtenstein (2-1). La presse a cartonné ?
C’est surtout les joueurs qui n’étaient pas ravis. Mais j’ai lu les journaux et ce qui ressort, c’est la satisfaction d’avoir pris trois points. Les gros titres étaient sur la victoire, ils s’en foutent un peu de la manière. Les Écossais sont pragmatiques. De toute façon, le Belarus a prouvé au Stade de France que le niveau européen se resserre énormément.

Ça fait un bail que tu ne joues plus avec la sélection algérienne. A quand le retour ?
J’étais déçu que Saadane ne me convoque jamais l’an dernier après une saison complète dans un bon club, trente-quatre matches comme titulaire. Tant pis, je continue à travailler. Mais il paraît qu’un nouveau sélectionneur va arriver donc j’espère revenir. La déception ne m’a pas empêché de supporter l’équipe lors de la CAN et la Coupe du Monde.

Après ta formation à Metz, tu t’es bien baladé entre Allemagne, Algérie et Turquie.
Je me suis bien baladé mais il y aura toujours certaines personnes pour dire que j’ai changé trop souvent de club. Mais quand tu reçois des propositions avantageuses ou que ton contrat se termine, c’est ton intérêt d’aller voir ailleurs. J’étais jeune, j’ai voyagé un peu, pourquoi est-ce que je regretterais ? L’Union, j’y suis allé en quittant Metz, c’était un bon petit enrichissement culturel. J’attends avec impatience le derby avec le Hertha cette saison.